L’amour, le couple et la dimension divine de la « sensualité»

Qu’est-ce qu’un partenaire au regard de la relation ? Dans le partage de sensualité, quel rôle, quel sens donner à sa présence. Que comprendre ou ne pas comprendre de l’énergie « amoureuse » de fusion dans mon expérience. ?
 
D’une certaine façon il y a sexualité/sensualité autonome de notre organisme. Qu’une personne présente à ses ressentis ait la capacité d’un orgasme puissant en étant immergée seule dans la nature n’a rien qui puisse nous étonner par exemple sachant maintenant que le corps sensible dans sa présence au monde a cette capacité de jouir de lui-même et des éléments extérieurs.
 
La question est maintenant, quel sens ou rôle donner ou trouver à l’expérience du partage de ma sensualité avec mon ou mes partenaires.
 
Accepter d’avoir un(e) partenaire sensuel(lle)de vie, de compagnonnage, c’est accepter de vivre un autre angle de vue sur soi. C’est à la fois l’expérience de l’altérité, de ce que je ne suis pas (donc de ce que je suis avec ses limites) et à la fois l’expérience du miroir (qu’est l’autre), mais sous un nouvel angle de vue que le mien.
 
Avoir un/des/compagnons(pagnes) de vie c’est l’opportunité de se rencontrer encore et encore au contact de l’altérité. L’autre me permet de faire vivre les multiples versions de moi qui viennent s’incarner face à ce que je ne suis pas.
 
Comment ? En laissant l’énergie circuler entre moi et mes partenaires, l’énergie qui m’est propre, mais aussi celle que je reçois et que je fais mienne. C’est là le grand intérêt du partage de sensualité, qu’il s’agisse de ce que l’on appelle « le sexe », comme de sensations et émotions précises qui naissent chez l’un et migrent chez l’autre.
 
En accueillant et faisant mienne des sensations/émotions nouvelles qui n’étaient pas encore « mise au jour » dans mon alphabet et qui sont une part importante du grand bonheur qu’est la relation.
 
En acceptant de laisser s’éteindre ou diminuer la combustion qui s’opère dans le festin chimique de l’état amoureux afin qu’autre chose advienne.
 
Le Néo Tantra dans ses propositions ne théorise rien du couple ou de la relation du couple. Il propose essentiellement d’être conscient de ses besoins physiques, émotionnels, sensoriels et de la place du(de la) compagnon(pagne) dans les échanges quotidiens de la vie de tous les jours.
 
Vous souhaitez mieux faire l’amour ? Autorisez-vous du temps, un cadre pour mieux faire l’amour, même si il est difficile de programmer le mouvement/temps de la sensualité qui est de nature imprévisible.
 
Vous communiquez mal ? Écoutez l’autre sans répondre, utilisez les techniques de miroirs, trouvez le temps et les moyens de communiquer vraiment sans vous juger.
Vous souhaitez savoir s’il y a de « L’amour » entre vous ? Alors, débranchez l’égo et laissez l’autre parvenir jusqu’à votre centre, au point de vulnérabilité maximal où chacun prend le risque d’apparaitre sans défense.
 
La sensualité de l’un(e) ou de chacun dépasse le cadre du couple ? (car notre sensualité est autonome, d’essence divine et appréhende naturellement une réalité plus vaste que celle de la relation).
 
Reconnaissez ce qui est, adoptez des pratiques qui permettent de vivre vos spécificités, vos natures, observez vos limites, prenez des décisions si les aspirations individuelles sont incompatibles.
À ce stade, bien des couples se séparent, car l’illusion romantique, le narcissisme social et des histoires de contes de fées étaient le fondement de la relation. L’amour est à la fois la reconnaissance du semblable dans la vulnérabilité (la vulnérabilité de l’autre me montre la mienne ce qui est difficile à regarder), mais l’amour est aussi l’acceptation de nos limites et de notre finitude, du cheminement contre et vers la mort en toute humilité, en toute « impuissance ». L’amour est ainsi compagnonnage dans le sens de « faire route » ensemble et de « domesticité », car il est question de partager l’espace de vie (quelles que soient les modalités), des petits gestes, de co-créer une « maison » ou un univers de vibrations communes et de dialogue où l’échange des émotions et le « soin » sont au centre de la vie.
 
L’amour humain (et ses manifestations comme le couple) chemine ainsi entre la dimension vertigineuse de la sensualité qui est d’essence divine et qui nous dépasse et celle de la contingence de la vie « auprès de ».
 
Cette dimension de l’amour en humilité, plutôt Pénia (vulnérabilité) que Poros (pouvoir) étant difficile à regarder par la culture contemporaine immergée dans le culte de l’indépendance et de la toute-puissance individuelle créée par l’économie libérale.
 
On peut voir ainsi le couple et le lien qui unit comme une entreprise ou une tentative visant à réduire le niveau d’incertitude inhérent à la condition humaine. Une permanence temporaire au sein de l’impermanence ponctuée par la mort. Il est un lien énergétique créateur d’identification et de reconnaissance.
 
La notion de « reconnaissance » revient ainsi inlassablement dans la relation de couple comme dans le vécu tantrique dans le sens de « naître » avec, naître avec l’autre dans l’amour, naître en constance à soi même.